Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: saoria

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 6 capitoli

Pubblicato: 25-01-09

Ultimo aggiornamento: 10-03-09

 

Commenti: 104 reviews

» Ecrire une review

 

General

 

Riassunto: Comment faire face à la douleur et au manque ? Certains se laissent gagner par le désespoir, d'autre par la folie et d'autre par la colère. La douleur ressentie peut-elle tout expliquer, tout pardonner???Lisez et vous comprendrez.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un coeur blessé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Some pieces of advices to authors

 

- Check the grammar and spelling of your stories. - Read your story at least once. - Try to write chapters of at least 2 pages and of a maximum of 6-7 pages. - Try to update your story regularly.

 

 

   Fanfiction :: Un coeur blessé

 

Capitolo 4 :: Pour qui sonne le glas!

Pubblicato: 19-02-09 - Ultimo aggiornamento: 23-12-13

Commenti: bonjour tout le monde. me revoici avec l'avant dernier chapitre sauf si je décide de couper le dernier, je verrai en temps voulu. J'espère que cela vous plaira. un grand grand merci à toutes celles qui m'ont laissée une com. C'est super agréable de se sentir soutenue pour un tel sujet. Indi, j'ai hâte et t'inquiète je serai ton garde du corps. Je n'ai certes pas autant de sex-appeal que Ryo mais je ferai bouclier de mon corps pour te protéger. LOL. Bonne lecture et à bientôt. Bisous

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6


 

 

Arrivé devant la porte de son appartement celui-ci constata que la porte était ouverte, ce qui était plus qu'anormale. D'autant plus, qu'il ne semblait y avoir aucun signe d'effraction, la porte avait juste été laissée entrouverte, elle n'avait pas été forcée. Sa première pensée fut pour Kaori. La peur au ventre d'arriver trop tard, il prit son python en main et passa le seuil en restant bien sur ses gardes. Il ne sentit aucune tension meurtrière, aucune aura menaçante, mais la vue de son salon complètement dévasté, en désordre, lui fit craindre le pire. Celui-ci était sans dessus dessous, preuve d'une lutte acharnée en ces lieux. Les chaises étaient au sol, les coussins du canapé aux quatre coins de la pièce, la vaisselle cassée........ Le silence qui régnait dans l'appartement était des plus pesant. Après s'être assuré qu'il n'y avait personne au premier et qu'il n'y avait aucun danger, il grimpa rapidement à l'étage et se précipita dans la chambre de Kaori. Là, la vue qui fut la sienne le paralysa sur place, au point d'en laisser tomber son arme sur le plancher, ce qui aurait dû alerter Mick et Kaori, mais ceux-ci n'eurent pas la moindre réaction, bien trop perdus dans les afflictions de leurs pensées respectives.  

 

Ryo osa un pas en avant et se figea une nouvelle fois, alors que son coeur vola en éclats face à la scène qui se jouait sous les yeux. Mick reposait de tout son long sur le corps presque nu de Kaori, Kaori qui enserrait son plus fidèle ami tout contre elle, tout en lui prodiguant des caresses. Cette vision lui fit mal. Ils avaient attendu qu'il parte pour le tromper. Oh que non, ils n'allaient pas s'en sortir comme cela !  

 

_Qu'est ce qui se passe ici ? gronda alors la voix grave du nettoyeur qui serra ses poings afin de contrôler sa colère.  

 

Il sentait une sourde colère gronder en lui, alors que dans ses veines coulaient la sève de la trahison. Ses traits se défirent, se durcirent, son front se plissa, alors que sa lèvre supérieure tressauta en un rictus des plus effrayant. Alors qu'il ne pouvait détacher son regard de ses deux corps presque emmêlés l'un à l'autre, il sentit un froid glacial l'envahir et s'insinuer jusque dans son coeur. Cette chaleur qui le gagnait dès qu'il foulait le plancher de son appartement l'avait complètement déserté et son coeur qui ne faisait que battre pour elle, se figea en cet instant. Là, Ryo eut l'impression d'étouffer. Sa vue se brouilla alors, cette vision qui s'offrait à lui fut l'une des plus douloureuses de toute son existence. Lentement, son regard s'abaissa pour se poser sur son arme qui gisait sur ce sol devenu froid, alors que ses poings se serrèrent de rage. Toute son attention l'espace de brèves secondes, fut reportée sur son magnum dont-il ne pouvait détourner son regard. Il bouillonnait intérieurement. Ryo sentit son sang battre dans ses tempes et les battements de son coeur s'accélérèrent dangereusement. Il avait mal, ce qu'il voyait lui faisait mal. Il se sentit alors chanceler, de sa main crispée, il se retint au chambranle de la porte sans ôter son regard de son magnum. C'était comme si celui-ci l'appelait, comme si celui-ci réclamait vengeance. Il était le seul capable de freiner cette tempête destructrice qui battait en son sein. Se baisser, le ramasser et en finir avec tout cela, avec cette vision, avec ce sentiment de trahison qui lui riait au nez, et surtout en finir avec lui sur qui il finit de poser son regard. Le silence qui régnait dans cette pièce lui fut insupportable, lourd, pesant, oppressant. Il savait qu'il ne présageait rien de bon. Il se sentait déchiré entre son arme qui avait un effet d'apaisement sur lui, comme si elle l'empêchait d'éclater sur l'instant et de se jeter sur eux, sur lui, et ce silence, qui allait voir éclater sa colère, sa rage dont-il avait de plus en plus de mal à contenir. Toutefois, cet effet d'apaisement ne dura que quelques secondes. Ryo entra précipitamment dans la chambre de Kaori.  

 

Au son de cette voix, Mick sentit un frémissement lui traverser l'épine dorsale, il voulut se dégager de Kaori, pris en faute, alors que celle-ci se recouvrit la poitrine, mais il n'en eut pas le temps. Mick se sentit agripper par la chemise et violemment projeté vers l'arrière. Il se sentit quitter ce cocon de chaleur rassurant qu'il avait créé avec Kaori, il se sentit happé par une force extérieure qui réclamait vengeance. Il alla s'écraser de tout son poids sur le sol avec perte et fracas. Il ne se releva pas, laissant le temps s'écouler afin de faire cesser ce tournoiement. Son corps alourdi par la culpabilité, par la honte, par les remords et par les regrets n'avait plus la force, ne voulait plus. Il sut à cet instant que tout était fini, que tout allait se jouer dans cette chambre, que tout allait se finir ici.  

 

Face au regard haineux et furieux de son partenaire, les yeux de Kaori s'agrandirent d'effroi. Elle quitta le lit et osa un pas hésitant dans sa direction. Les yeux de Ryo étincelèrent d'une rage difficilement contenue, et ses poings se serrèrent de nouveau à en blanchir ses jointures. Kaori frissonna, elle avait encore plus peur maintenant, qu'au moment où Mick lui avait arraché sa nuisette et qu'elle avait compris ses intentions. L’heure était grave, extrêmement grave et elle craignait que la situation ne dégénère, ne devienne irrémédiable. Elle devait agir avant qu'il ne soit trop tard. Elle avait encore plus peur de Ryo à cet instant et de son regard, qu'elle avait eu peur de Mick plus tôt. Ce Ryo là, elle ne le connaissait que trop bien, c'était le Ryo qui se dressait face à ses ennemis implacable, intransigeant, à l'instinct animal. Elle connaissait Ryo mieux que personne et ce qu'elle craignait par-dessus tout, c'était d'avoir du mal à le contenir, lui la bête féroce, l'animal qu'il terrait au plus profond de lui. Elle le savait capable du meilleur, mais aussi et surtout du pire. Ryo face à la vue du corps dénudé de Kaori ferma les yeux. Malgré ses paupières closes, il ne put se défaire de ces images qui emplissaient déjà son esprit. Ce que son regard avait surpris n'était en soit que deux corps allongés sur un lit, mais son esprit tortueux se chargeait de lui faire revivre la scène au ralenti et plus encore. Dans sa tête, c'était un autre film qui se jouait, un film bien plus explicite, bien plus érotic où se mêlaient gémissements de plaisir et excitation, où elle se donnait à lui sans demi-mesure, sans retenue, avec toute la sincérité qui la caractérisait.  

 

_Kaori ! tonna la voix de Ryo tel le glas, alors qu'il ouvrit ses paupières pour l'envelopper se ses prunelles sombres.  

 

Cette voix froide et dure qui gronda et qui s'éleva dans la pièce fit sursauter Kaori, qui sentit un frisson glacial lui parcourir le corps. Elle leva alors un regard apeuré et un visage blême vers lui et trouva la force de s'adresser à lui, après avoir pris une profonde inspiration pour se donner du courage, malgré le tremblement de tout son corps. Elle vivait son pire cauchemar. Elle avait espéré pouvoir cacher à son partenaire ce qui venait de se passer, garder à tout jamais ce secret, entre Mick et elle, mais le destin lui ne semblait pas de cet avis. Alors qu'elle ne pouvait détacher son regard de celui de Ryo, elle le vit qui perdait patience. Le regard de Ryo l'attirait en même temps qu'il la terrifiait. Il exerçait sur elle une certaine attraction qui la figea sur place l'espace de quelques instants.  

 

_Ce n'est ......ce n'est pas ce que tu crois ! tenta-t-elle d'une voix chevrotante en rapprochant une main hésitante vers lui, main qu'elle stoppa en l'air à hauteur de son biceps, avant même de l'avoir touché, la coeur battant à tout rompre et la peur au ventre.  

 

Il la regardait sans la voir, la colère brouillait son jugement. Son regard noir et dur fit prendre conscience à Kaori qu'elle devait absolument trouver une idée afin de calmer la situation. Elle devait le ramener vers elle, lui qui s'égarait vers les méandres de la colère, obscurcissant son jugement et toutes pensées cohérentes. Mais quoi ? Que lui dire ? Jamais elle ne l'avait vu la regarder ainsi. Elle devait trouver le courage de lui faire face, d'affronter ce mal qui allait tous les ronger et les détruire si elle ne disait rien, si elle ne faisait rien. Une tension nerveuse s'empara de Kaori, sous le regard sévère de Ryo, elle ne parvenait pas à penser, à réfléchir de façon lucide.  

 

Le regard de Ryo se posa alors sur le dos voûté de son ami qui n'avait encore rien dit et qui gisait encore sur le sol. Mick ressentait pourtant son aura pleine de colère, mais il s'en foutait complètement. Ryo posa alors de nouveau son regard sur Kaori et s'y arrêta. Ce ne fut qu'à cet instant qu'il remarqua la pâleur de son visage, ses lèvres tremblantes, ses yeux rougis et les deux sillons de larmes sur ses joues. Elle avait pleuré. C'est alors que ses yeux détaillèrent toute sa personne, elle tremblait de la tête aux pieds tenant difficilement sur ses jambes et son regard se posa sur sa nuisette déchirée qui dévoilait et son épaule et son sein qu'elle tentait de cacher avec ses bras face au regard haineux de celui-ci qui commençait à comprendre ce qui s'était joué ici.  

 

En voyait sa nuisette ainsi déchirée, Ryo ne mit pas longtemps à comprendre ce qui venait de se passer.  

 

Il ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi le corps de Kaori tremblait.  

Il ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi elle pleurait encore.  

Il ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi sa nuisette était ainsi déchirée.  

Il ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi Mick était allongé sur elle.  

 

A cet instant, Ryo s'en voulut, il se sentit responsable de cela. C'était de sa faute. Il avait cru en les voyants allongés l'un contre l'autre qu'ils l'avaient trahi, qu'ils entretenaient une liaison derrière son dos, qu'ils avaient une aventure, mais la réalité était tout autre. Telle une évidence, tout s'imposa de façon claire et limpide dans son esprit. Il avait voulu croire, jusqu'à cette nuisette déchirée, que ce qu'il avait vu et imaginé était vrai, mais à présent, il ne pouvait plus soutenir cette scène de Kaori qui le plongeait dans la plus horrible des vérités, la plus horrible des réalités. Les yeux clos, alors que tout se remettait en place dans son esprit, il réprima non sans mal le sentiment de dégoût qui l'envahissait et qu'il éprouvait pour Mick. Mick, il avait tout gâché. Il n'aurait jamais dû la laisser seule. Jamais il n'aurait cru que l'ennemi serait venu de l'intérieur, de ce groupe d'amis, de cette famille qu'il s'était choisie. Ryo avait de plus en plus de mal à émerger, sa respiration peinait à reprendre son souffle, et son coeur à se calmer.  

 

_Il t'a fait du mal ? tonna la voix du nettoyeur, en serrant les dents et les poings. Il t'a fait du mal, répéta Ryo le coeur en suspens.  

 

Ryo n'osait soutenir son regard, mal à l'aise, mais surtout par ce qu'il avait peur d'y voir la vérité. Il devait pourtant trouver le courage de regarder Kaori droit dans les yeux et de l'écouter. La regarder droit dans les yeux pour savoir, car elle ne savait pas lui mentir, pas à lui. Ses yeux, ses yeux lui diraient. Ses yeux si doux, si confiants, si innoçents, à cet instant, il en avait peur.  

 

Kaori hésita à répondre, elle avait peur de ce qui pouvait se produire si elle disait à Ryo ce qui s'était produit. Elle se devait de bien choisir ses mots, mais les mots étaient inutiles, elle vit sur son visage défait qu'il en avait déjà tiré ses propres conclusions.  

 

Il sentit une rage et une sourde colère naître en lui, si bien qu'en deux enjambés, il se retrouva sur Mick et il le saisit par le col de la chemise. Il le souleva tel un pantin et le projeta sur la porte avec une telle violence que sous l'impact celle-ci vola à moitié en éclats. Mick tituba, il se réceptionna vraiment mal, ce qui lui fit perdre l'équilibre, alors il se laissa légèrement glisser contre ce qui restait de la porte et se courba vers l'avant afin de garder un certain équilibre.  

 

Lorsque son regard croisa celui de Mick, la ligne de sa mâchoire se durcit et il se laissa emporter par la vague déferlante de colère qui s'empara de tout son être. Ryo n'avait plus rien d'humain à cet instant, il était plus assoiffé de vengeance que de justice et c'était ce que redoutait Kaori. Il se fit juge, juré et bourreau en même temps, sans avoir pris le temps de connaître les éléments de l'affaire, ne se référant qu'aux apparences, qu'à ce qu'il voyait. Il condamnait son ami. Mais comme on dit, les apparences sont souvent trompeuses et là, elles jouaient contre Mick.  

 

_Pourquoi ? Pourquoi as-tu fait ça Mick ? ........Réponds ! Pourquoi ? La voix de Ryo était froide, lointaine comme s'il s'était adressé à son pire ennemi et c'est ce qu'était Mick en cet instant.  

 

Pour avoir posé ses mains sur Kaori, il était devenu son ennemi, le pire qui soit.  

 

Que pouvait-il lui répondre ?  

 

Une pulsion, un désir, une envie, ........le désespoir ! Mick se savait en très mauvaise position, il savait que d'un geste, Ryo pouvait mettre un terme à sa vie. Il était désarmé, acculé contre le mur, le corps endoloris par les coups tous plus violents les que les autres portés par son ami. Il aurait pu tenter de s'expliquer, de s'excuser, mais il n'en fit rien. Non, rien de tout cela ne pourrait excuser son geste, alors il lui sourit et ce fut ce qui lui fit perdre la raison. Ce sourire n'avait pas sa place à cet instant et Ryo le perçut comme un affront et une provocation. Là, Ryo sentit son haleine imbibée d'alcool et cela lui permit de rassembler les derniers éléments manquants quant à ce qui avait dû se passer ici. Mick le narguait, et cela, Ryo le supporta pas. La vérité, c'est que Mick n'en avait plus rien à faire, il se sentait las et vide. C'était sa façon d'expier sa faute.  

 

Alors brusquement, Ryo le fit pivoter sur le mur afin d'avoir un meilleur soutien, et dans un geste encore plus violent, il l'accula contre le mur, l'empoigna fermement pour lui assener de violant coups de poing au visage afin de faire taire son sourire qui finit par disparaître au bout du second coup. Ryo aurait voulu en finir avec lui rapidement. Son magnum n'était pas loin, à portée de main, mais la présence de Kaori l'en empêchait et pourtant, cette pensée fut si tentante. Sa raison lui soufflait de patienter, elle lui soufflait que ce serait une fin trop douce pour lui. Il allait faire durer le plaisir et évacuer sa rage et sa colère emplies de haine sur lui. Bizarrement, plus il frappait et moins Ryo se sentait soulagé, c'était tout le contraire. Mick était un combattant tout comme lui, un des meilleurs, il devait bien lui reconnaître ça, et là, à cet instant, il était face à un homme désabusé, qui ne redoutait pas, qui n'avait pas peur de vivre un des derniers instants de sa vie. Mick était face au nettoyeur, l'ami avait été complètement annihilé par le professionnel à l'aura redoutable,  

 

_Défends-toi.........c'est vrai que c'est bien plus facile d'agresser une femme sans défense, qu'un homme de ta corpulence ! Comment as-tu pu oser la toucher,........ la souiller de tes sales mains ? Tu n'aurais pas du, maintenant paye pour ton audace !  

 

Le silence de Mick l'insupportait, c'était comme si, il le mettait au défi de le tuer. C'était sa façon de s'extraire de tout ça. Ryo perdait patience face à ce silence, et cette passivité de son ami qui ne tentait même pas de se défendre, de justifier son geste, de s'expliquer finit par avoir raison de sa maîtrise et de son self-contrôle.  

 

Paniquée, Kaori tenta bien de s'interposer entre eux, mais la violence avec laquelle il frappait Mick la terrifia. Jamais elle ne l'avait vu ainsi, aussi froid et impitoyable. Ryo resta sourd à ses suppliques, il ne l'entendait pas, il était animé par la colère et par la haine, ce sont elles qui guidaient chacun de ses gestes. Non, la vérité c'est, qu'il se cachait derrière elles, ce qu'il réclamait plus que tout, c'était la vengeance, il voulait lui faire payer. Terrifiée par ce qui se jouait sous ses yeux, Kaori se recula jusqu'à un coin de sa chambre et se laissa glisser sur le sol, les bras convulsivement ramenés sur sa poitrine. Elle était coupable, elle était responsable de cette violence, elle avait peur de Ryo, de la bestialité qui se dégageait de lui. Elle ne fit que pleurer en se recroquevillant sur elle-même. Elle tenta de chasser ses images qui défilaient devant ses yeux, ces coups, ce sang, ces gémissements de douleur, ces soupirs bruyants à cause de l'effort acharner de Ryo à le frapper encore et encore et encore... elle ne les supportait plus. Son regard tenta de fuir cette violence, elle cacha son visage entre ses jambes alors qu'une boule d'angoisse se forma au creux de son ventre. Elle voulait fuir, mais le mal grandissait en elle au fur et à mesure des minutes qui s'égrenaient. Elle éprouvait de plus en plus de mal à respirer, de plus en plus de mal à garder son calme. Son coeur battait frénétiquement dans sa poitrine, de grands coups comme si d'un instant à l'autre il allait exploser, si bien qu'elle eut l'impression que tout ce qui l'entourait lui était hostile.  

 

_C'est tout ce dont tu es capable ?! Railla sévèrement Ryo. Ca t'a plu tout à l'heure de l'entendre crier, te supplier, de la sentir se débattre sous ton corps. Etre le plus fort, celui qui décide, qui dicte la conduite à adopter. Ca fait quoi de se retrouver de l'autre côté Mick, dis-moi, ça fait quoi ? Prends-tu autant de plaisir à recevoir mes coups que lorsque tu as usé de ta force sur elle ? As-tu pris autant de plaisir que moi à subir ma violence que toi à la déverser sur elle ?  

 

Ce qui animait Ryo, c'était la vengeance. Ryo qui d'ordinaire ne laissait que rarement les gens, et même ses amis voir les émotions qui l'habitaient, exprimait toute sa haine et sa colère à l'encontre de Mick de manière ouverte, et ce, dans chacun de ses coups toujours plus violents que les précédents.  

 

Mick ne bougeait pas, il ne para aucun coup, au contraire, il ne cherchait que cela, les coups, coups qui pleuvaient encore et encore, il n'en évitait aucun. Les yeux brillants, la respiration haletante, Ryo fixa Mick du regard tandis que celui-ci recevait les coups un à un sans broncher. Les poings pleuvaient avec une telle force, avec une telle violence, Ryo ne se retenait pas, au contraire, à cet instant, il n'y avait plus aucune amitié qui liait les deux hommes. Il était déchainé. Il alternait entre coups de poing dans le ventre et sur la mâchoire. Ils étaient insistants et maitrisés, suffisamment juste pour faire mal et plus encore. Mick encaissa silencieusement les remarques et les paroles insidieuses de Ryo.  

 

_Non, Ryo ne fais pas ça, l'implora Kaori en pleurs, il est ivre ! Il ne savait pas ce qu'il faisait, tenta -telle de le justifier. Ryo, je t'en prie, je t'en supplie, lui hurla celle-ci à bout. Cesse de le frapper, arrête, je t'en conjure....  

 

La folie allait tôt ou tard la gagner, elle voulait que tout s'arrête, que tout s'arrête.......... Les coups, les cris, les gémissements, les reproches de Ryo, la passivité de Mick. ...tout.  

 

Ce furent les cris, les hurlements de Kaori qui ramenèrent Ryo à la raison. Cette voix suppliante, terrifiée et agonisante qui eut raison de lui. Elle était bien la seule personne au monde dont il ne pouvait rester indifférent à la souffrance, oui la seule. Durant tout le temps où Ryo l'avait passé à tabac, Mick n'avait pas fait le moindre geste pour se défendre acceptant la sentence, sa punition. Après tout, c'était tout ce qu'il méritait, non, il méritait la mort pour avoir fait ce qu'il avait osé faire à cet ange de bonté. Il méritait de mourir, il voulait mourir et des mains de Ryo aurait été pour lui un honneur. Voyant que celui-ci n'avait pas esquissé le moindre geste pour se défendre, Ryo le relâcha et Mick glissa sur le sol, le visage tuméfié et les lèvres explosées et en sang. La respiration de Mick se fit difficile, Ryo avait du lui casser une côte. Il posa sa main dessus comme pour en atténuer la douleur alors qu'une quinte de toux le laissa presque à l'agonie.  

 

Il avait baisé ces lèvres et caressé ce corps vierge de toutes caresses, pénétré de sa langue sa bouche inviolée, enfoui son visage au creux de son cou, caressé son sein, respirer son délicat parfum de vanille, senti sa peau soyeuse tout contre son corps, oui après cela, il ne voulait qu'une chose mourir. Tout cela, il l'avait rêvé des centaines et des centaines de fois, comme un secret qu'il avait secrètement et jalousement gardé en lui, attendant patiemment que cela se réalise et enfin......Oui, il voulait mourir pour les rejoindre, sa place n'était plus ici. Il sentit alors une douce chaleur l'envahir, à la fois douce et amère qui lui vrilla des entrailles. Il n'attendait plus rien, juste cette souffrance qui le réjouit et la terrifia en même temps. Elle le réjouit, car c'est ce qu'il méritait après son geste, mais elle le terrifiait en même temps, car sa conscience jamais elle ne le laisserait en paix.  

 

Elle s'était abandonnée dans ses bras, certes, pas de la façon dont-il l'avait espéré, mais il l'avait eue entre ses bras, il l'avait eue sous son corps d'homme. Il n'espérait plus rien de la vie à présent.  

 

_Il t'a violentée, il t'a touchée ? lui demanda Ryo tout en enserrant ses mains autour du cou de Mick sans prendre la peine de la regarder. Il avait toujours cette même peur qui lui vrillait les entrailles, la peur de voir ses yeux, il avait peur de la réponse qu'elle allait lui donner.  

 

Il tournait légèrement le dos à Kaori et avec une seule main, le bras rageur de Ryo enserra le cou de Mick et leva le bras en l'air afin de faire décoller ses talons du sol. Mick suffoquait, Ryo était en train de l'étrangler et il ne faisait toujours pas le moindre geste pour se dégager de son emprise. Il voulait mourir, ce constat terrifia Kaori. Il n'avait plus aucune envie de vivre, plus aucun espoir. Si elle n'intervenait pas Mick allait mourir des mains de Ryo, et elle savait que jamais il ne se le pardonnerait. Pas comme ça, pas avec un Mick démunit et grisé par l'alcool. Ce combat était inégal et déloyal. Voyant cela Kaori se précipita sur Ryo la peur au ventre qu'il ne le tue.  

 

Voyant que Kaori ne lui répondait pas, celle-ci ne parvenait plus à contrôler ses sanglots, Ryo mit bien son visage en face de celui de Mick afin de voir le reflet de la vérité dans son regard bleu. Mick vit les yeux étrécis de son ami fouiller son regard et ce qu'il vit ne le terrifia nullement. La mort, Ryo était prêt à en finir avec lui. Kaori posa alors ses mains tout contre son épaule afin de le faire lâcher prise. Ryo la terrifiait. Ce côté de sa personnalité, elle ne la connaissait pas, tout comme avec Mick un peu plus tôt.  

 

_Réponds-moi, Kaori ....la supplia presque Ryo d'une voix pleine de détresse. Elle était la seule capable de mettre fin à l'agonie qui était la sienne, la leur à tous les trois.  

 

_Il m'a juste embrassée, Ryo ! avoua-t-elle d'une toute petite voix en se collant tout contre lui et en passant ses bras autour de sa taille. Elle avait besoin de lui, ils avaient tous deux besoin de lui. Ryo, je t'en supplie, relâche-le, le supplia celle-ci tel un murmure.  

 

Apeurée, il pouvait la sentir trembler de tout contre son corps. Il n'avait qu'une envie resserrer encore et encore ses doigts autour de la gorge de Mick jusqu'à sentir ses os craquer sous sa main, il lui aurait été si simple de lui rompre le cou, mais il voulait épargner une telle scène à Kaori, pas après ce qu'elle avait vécu.  

 

_Oh, je suis rassuré de savoir qu'il t'a juste embrassée Kaori ! ironisa Ryo d'une ton glacial. Arrête de vouloir le protéger, bon sang ! finit-il par crier.  

 

Difficilement, il desserra ses doigts, lentement et relâcha complètement Mick qui telle une loque tomba à même le sol à bout de souffle. Il écarquilla les yeux et il inspira une bouffée d'oxygène. Il ressentit comme une brûlure parcourir toute sa gorge. Mick resta étendu sur le sol, il se recroquevilla légèrement pour mieux respirer, la tête et les bras ramenés sur ses côtes qui l'élançaient. Ryo se tourna alors vers elle et plongea son regard dans le sien.  

 

_Il ne t'a pas juste embrassée, lui dit alors celui-ci en serrant des dents et en reportant son regard sur sa nuisette et sur sa poitrine alors qu'il ôta sa veste pour la lui mettre sur les épaules.  

 

Non, non, il n'avait rien fait de ce à quoi pouvait penser Ryo à cet instant. Elle devait le calmer, lui faire comprendre que rien d'irrémédiable n'avait été commis. Elle voulait juste que tout s'arrête que tout redevienne comme avant. Est- ce que tout pouvait encore redevenir comme avant ? Une limite avait été franchie, des paroles avaient été prononcées et trois vies venaient d'être irrémédiablement changées à tout jamais. Kaori plongea son regard dans le sien, le visage sérieux, elle semblait chercher ses mots. Lentement, précautionneusement, elle lui répondit avec toute la douceur dont elle pouvait encore faire preuve après tout ça.  

 

_Ryo,... il est ivre,... il m'a juste embrassée ....et... et... déchiré ma nuisette. J'ai réussi à le résonner...Ne lui en veux pas, ...ne le blâme pas !  

 

Kaori frissonna de la tête aux pieds. Malgré ses tentatives pour garder le contrôle d'elle-même, garder le contrôle d'elle-même, c'était d'une certaine façon garder le contrôle de la situation face à Ryo, à son visage tendu et décomposé par la colère, face à son regard sombre et à son aura destructrice. Elle ne pouvait empêcher ses mains de trembler, c'était plus fort qu'elle, alors que son souffle se fit court et saccadé. Ses yeux si doux, si rieurs, si confiants regardaient Ryo avec désespoir et ce fut ce qui acheva Ryo. De la voir pleurer ainsi, de voir ses larmes s'écouler sur ses joues pâles, de la voir pleurer pour celui qui lui avait fait vivre un enfer. Pour Ryo, cette scène lui était des plus insupportable, plus encore que leurs deux corps emmêlés. C'était irréel, surréaliste.  

 

_Comment peux-tu dire cela après ce qu'il a failli te faire Kaori ?  

 

Sa question sonna aux oreilles de Kaori comme une supplique. A cet instant, Ryo se détourna légèrement de Kaori. Il sentait le venin de la colère s'infiltrer un peu plus dans ses veines, alors que Kaori le fixa longuement avec ce visage suppliant. Il posa son regard sur sa poitrine à moitié dénudée qui se soulevait et s'abaisser au rythme affolé des battements de son coeur. Ce regard triste et désabusé lui fit mal.  

 

_Il ne m'aurait rien fait, affirma celle-ci avec conviction, c'est mon ami, c'est Mick ! finit-elle par dire telle une évidence absolue.  

 

Ryo se demanda si c'était elle qu'elle tentait de persuader ou bien lui. De sa bouche, ses mots avaient presque valeur de vérité. Alors elle prit son visage en coupe entre ses mains faisant par la même occasion glisser la veste de ses épaules. Le froissement que fit la veste en touchant le sol fit baisser le regard de Ryo qui se posa sur son sein laiteux et nu. Lentement, il détourna alors le regard.  

 

_Regrade-moi, Ryo ! lui sourit-elle. Je vais bien, il ne m'a rien fait, il ne m'aurait rien fait ! ajouta Kaori sûre d'elle et soulagée de retrouver face à elle son partenaire.  

 

_Ca, tu n'en sais rien, tu ne sais pas de quoi un homme est capable, tu ne sais pas de quoi on est capables ! lui révéla celui-ci sans la quitter des yeux.  

 

Kaori le sentit se contracter en lui répondant. Ryo ne voulait pas la brusquer, mais il voulait qu'elle réalise la gravité du geste de Mick, il voulait qu'elle arrête de minimiser son geste, qu'elle prenne conscience que tout ne pouvait pas être pardonné, oublié, excusé. Elle avait tort, Mick aurait très bien pu aller jusqu'au bout, Ryo en était tout à fait conscient et il le savait capable. C'était une certitude, car lui-même ivre et émotionnellement touché comme l'était son ami en aurait été capable. De par leur vie et de part qui ils étaient, ils en étaient tout à fait capables. Il se dégagea lentement de Kaori et il se tourna alors en direction de Mick qui gisait toujours sur le sol attendant que sa sentence tombe les mains caressant sa gorge brûlante portant la trace des doigts de son ami. Ryo lui donna un coup de pied dans les jambes afin de le faire réagir.  

 

_Lève-toi Angel ! lui ordonna celui-ci d'une voix tranchante qui n'admettait aucun refus.  

 

_Ryo, je t'en prie ! l'implora Kaori.  

 

_Qu'est-ce que tu cherches à faire Kaori ? Qu'est-ce que tu cherches à prouver ? articula péniblement Ryo qui ne supportait plus de la voir prendre sa défense, pas après ce qu'il avait osé lui faire.  

 

_Je ne veux pas que ce qui nous lie ne disparaisse ! Pas pour si peu ! lui avoua-t-elle.  

 

_Comment peux-tu minimiser ce qu'il t'a fait ?  

 

_Mais justement Ryo, il ne m'a rien fait, rien d'irréparable. Le mobilier se change, le tissu froissé se défroisse, ce qui est déchiré peut-être recousu voire remplacé.  

 

_Et que fais-tu de ce qui a été brisé ?  

 

_Brisé... répéta-celle-ci.  

 

_Amitié, confiance, respect....Reste en dehors de ça Kaori !  

 

Ryo se sentait déchiré entre sa raison et son coeur. Sa raison lui dictait de le faire payer, alors que son coeur meurtrit voulait accéder à la demande, à la requête de Kaori et le laisser partir, mais c'était plus fort que lui.  

 

_Laisse le partir.  

 

Kaori ne l'entendait pas ainsi. Elle se baissa alors et mit son visage face à celui de Mick qu'elle prit en coupe entre ses mains. Elle voulait lui témoigner son amitié, lui témoigné un peu de chaleur humain à lui à qui il ne restait plus rien, pas même l'envie de vivre.  

 

_Mick, ça va ?  

 

_Pardonne-moi Kaori, pardonne-moi je t'en prie, pleura celui-ci d'une voix devenue rauque par un sursaut de conscience.  

 

_C'est trop facile, assume tes actes au lieu de te défiler telle une gonzesse et de te cacher derrière Kaori. Il n'y a rien que je déteste plus que les lâches.  

 

_Je t'ai pardonné Mick ! lui souffla alors celle-ci en lui offrant un doux sourire, sourire qui réchauffa son coeur de pierre et qui finit par terrasser Ryo. Kaori voulait revoir son regard bleu et vif, perçant timidement les rayons du soleil et non ces prunelles glacées qui n'aspiraient à rien. Elle restait persuadée que derrière cette brume persistait l'éclat de la vie. Leurs regards se rencontrèrent alors, les yeux de Kaori calmes et doux, ceux de Mick farouchement braqués sur son buste outrageusement violé.  

 

_Ce qu'il t'a fait Kaori est trop grave pour être ignoré. C'est impardonnable ! lâcha amèrement Ryo qui se savait battu d'avance face au coeur pur de Kaori.  

 

La voix de Ryo claqua semblable à un fouet lancé dans l'air. C'est vrai qu'elle s'était vue comme mourir et la seule personne à laquelle elle avait pensé, c'était Ryo. Mais là, à cet instant, elle ne lui en voulait plus. Mick était affaibli et méconnaissable, il n'avait plus rien de cet homme élégant à la classe légendaire d'antan. Il n'était que l'ombre de lui-même. Kaori inspira un grand coup face aux propos de Ryo, afin de refouler ses larmes qu'elle avait de plus en plus de mal à contenir.  

 

_ Non, Mick, regarde -moi, lui dit-elle en remontant son menton et en lui offrant le plus doux des sourires. Je te pardonne, je ne t'en veux pas ! Pardonne-moi de t'avoir ainsi fait souffrir ! Pardon !  

 

Elle ne voulait pas le laisser affronter ses tourments seuls. Il avait besoin de soutien, et elle serait là pour lui, malgré la colère, l'incompréhension et les refus de Ryo. Elle sentait cette culpabilité dévastatrice s'emparer de lui, le fait qu'il fuit son regard en était la preuve et le premier symptôme. Mick sentait cette haine de lui-même s'infiltrer par tous les pores de sa peau, cette haine d'avoir oser souiller Kaori, d'avoir osé convoiter ce qui ne lui appartenait pas, la femme d'un autre, de son meilleur ami, d'avoir failli laisser le pire se produire. Il avait failli la v....... Il ne parvenait même pas mentalement à dire ce mot. Kaori tenta alors de l'étreindre, mais Mick se dégagea et recula jusqu'à être acculé à un coin de la chambre. Tant de tristesses, de remords, de désespoir émanaient de Mick  

 

_J'y crois pas ! C'est le monde à l'envers ! siffla sèchement entre ses dents Ryo alors qu'il levait ses bras au ciel.  

 

Ryo se sentait tiraillé entre rage, colère, impuissance et incompréhension. C'est lui qui avait fauté et c'est elle qui lui demandait pardon. Il ne le méritait pas, non, jamais. Comment pourrait-il après cela, la regarder dans les yeux et se regarder dans un miroir ? Chaque fois qu'il poserait son regard sur elle, il se rappelait cette nuit et cet instant. Ne pouvant plus se contenir, Mick se laissa submerger par sa douleur et fondit en larmes. Il tenta de se cacher le visage avec ses mains et se tourna vers le mur comme pour se protéger. Un petit animal terrifié, voilà l'image qu'eut Kaori à cet instant de son ami. Il n'avait pas pleuré Kazue, ni leur enfant, mais cette nuit là, il extériorisa toute sa souffrance.  

 

Ryo resta face à eux, à les observer, cette scène était des plus irréelle. Depuis quand une victime pardonnait-elle ainsi avec autant de facilité à son agresseur, depuis quand celle-ci lui demandait pardon ?  

 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de